Le féminisme, c'est quoi ? Ça existe ? Aujourd'hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? "Les femmes ont tout obtenu", répondent-ils, et meme répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ? La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales. "La super woman" est épuisée. Quant au commun des hommes, sans le "miroir grossissant" que présentait, a ses exploits masculins, sa compagne d'antan, il se sent réduit de moitié. Donc grandeur nature. [...] Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas a quel point son oppresseur est lui-meme prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide a la libération de l'homme. En participant a égalité a l'Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort a une révolution tranquille, mais forte et sure de l'avenir. Pourquoi le féminisme aujourd'hui ? Justement pour réussir la ou l'égalité économique a échoué. La ou la culture patriarcale résiste. Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche. Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie.
"La parole de Dieu est une, elle tourne inlassablement dans l'univers, d'un infini l'autre, crant vie et mouvement, mais l'homme, cette glaise imparfaite, entend mal, il faut tout lui rpter, encore et encore. C'est la mission des prophtes et leur liste ne sera jamais close. C'est ce que je comprenais de mes prcepteurs." En 1916, alors que le premier conflit mondial s'tend au Moyen-Orient, Terah, un vieux patriarche chalden, ayant compris que son fils Abram est la rincarnation d'Abraham, le charge de conduire la tribu vers la Terre promise, comme jadis son anctre de la Gense. Au terme de ce long priple, Abram parviendra-t-il fonder la cinquime Alliance, susceptible de guider les hommes et d'apaiser leurs maux En ces temps de retour angoiss aux questionnements religieux, Boualem Sansal est de ces crivains qui accompagnent les lans spirituels et illustrent leurs drives. En actualisant l'histoire ancienne de la Gense dans le but d'clairer nos temps obscurs, il nous offre ici une parabole sur la puissance et les faiblesses de la pense religieuse.
1968, palais du Potala au Tibet. L'ancienne demeure du dala-lama est occupe par une petite troupe de trs jeunes gardes rouges fanatiss, tudiants l'cole des beaux-arts, mens par un garon particulirement cruel, "le Loup". Dans les anciennes curies du palais, Bstan Pa, ancien peintre du dala-lama, est retenu prisonnier. Le Loup veut lui faire avouer sous la torture ses crimes contre-rvolutionnaires. Alors que les jeunes gardes rouges profanent les plus hautes oeuvres d'art bouddhique, le vieux peintre se remmore une existence ddie la peinture sacre. Il se souvient de son apprentissage auprs de son matre, des chelons gravis grce son talent exceptionnel jusqu' approcher les plus hautes autorits religieuses et participer la recherche du nouveau tulkou, l'enfant appel succder au dfunt dala-lama. Que peut la violence des hommes contre la beaut Dai Sijie nous fait pntrer dans un univers d'harmonie et de mditation, nourri par l'vocation d'une tradition sculaire trs raffine que l'crivain connat la perfection. Empreint d'une sensualit tonnante dans la description de l'art tibtain, ce nouveau roman de l'auteur de Balzac et la Petite Tailleuse chinoise procure un sentiment de dpaysement absolu dans l'espace et dans le temps.
La philosophie politique et la psychanalyse ont en partage un probleme essentiel a la vie des hommes et des sociétés, ce mécontentement sourd qui gangrene leur existence. Certes, l'objet de l'analyse reste la quete des origines, la compréhension de l'etre intime, de ses manquements, de ses troubles et de ses désirs. Seulement il existe ce moment ou savoir ne suffit pas a guérir, a calmer, a apaiser. Pour cela, il faut dépasser la peine, la colere, le deuil, le renoncement et, de façon plus exemplaire, le ressentiment, cette amertume qui peut avoir notre peau alors meme que nous pourrions découvrir son gout subtil et libérateur. L'aventure démocratique propose elle aussi la confrontation avec la rumination victimaire. La question du bon gouvernement peut s'effacer devant celle-ci : que faire, a quelque niveau que ce soit, institutionnel ou non, pour que cette entité démocratique sache endiguer la pulsion ressentimiste, la seule a pouvoir menacer sa durabilité ? Nous voila, individus et Etat de droit, devant un meme défi : diagnostiquer le ressentiment, sa force sombre, et résister a la tentation d'en faire le moteur des histoires individuelles et collectives.
Akiko est une femme au foyer de Kyoto. Sa vie s'coule entre courses, cuisine et ducation de son fils adolescent. Mais l'quilibre est rompu le jour o sa belle-mre meurt brusquement. Son beau-pre, Shigezo, un home autoritaire et conservateur, devient snile. C'est sur Akiko que va reposer la lourde tche de s'occuper de Shigezo. Alors que le vieil homme glisse vers une seconde enfance, Akiko dcouvrira qu'il symbolise peut-tre l'amour le plus authentique, le plus dsintress qu'elle ait jamais connu.
"Il ne faut rien regretter parce qu'il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu'est l'enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abces crevés, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les reves doucereux, il faut bien, un jour, arracher a coups de dents sa place au monde."Loup, dix-sept ans, est désemparé depuis que sa soeur a fui le domicile familial. Quand un drame s'abat sur leur famille, tous tentent de renouer un lien abîmé. De quelle solitude, de quelle culpabilité enfouie leur vient cette difficulté a l'amour ?
Pour la premiere fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait a sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-la, sa mémoire concernant ces personnes avait traversé une longue période d'hibernation, mais voila, c'était fini, les fantômes ne craignaient pas de réapparaître au grand jour. Qui sait ? Dans les années suivantes, ils se rappelleraient encore a son bon souvenir, a la maniere des maîtres chanteurs. Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir a distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman.
"Tu sais ce qui arrive a ceux qui pensent qu'on peut survivre en respectant des lois morales ? Tôt ou tard, ils finissent piétinés."Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célebre journaliste politique ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre, étudie dans une prestigieuse université américaine. Mais alors que tout semble leur réussir, une accusation de viol fait voler en éclats ce qu'ils avaient si cherement acquis.Ce roman puissant interroge la violence du monde contemporain et nous confronte a nos peurs : qui est a l'abri de se retrouver un jour piégé dans un redoutable engrenage ?
En 1977 à Versailles, Bruno, le narrateur, fait son entrée en Terminale au collège Saint-Thomas-d'Aquin. Lui et sa famille viennent d'emménager dans la ville suite à la nouvelle mutation du père, officier militaire. Le premier jour au lycée, le narrateur fait la connaissance de son voisin de table, Xavier de Ligonnès. Les deux adolescents habitent dans la même rue, partagent la même passion pour la musique et les voitures américaines : Beach Boys, Elvis Presley, Cadillac, Corvette, etc. Dans cette ville où les familles respectent des valeurs traditionnelles et fréquentent l'église assidûment, c'est une bouffée d'oxygène pour les deux garçons en quête de sensations. Xavier mène une vie insouciante, voyage aux États-Unis, le narrateur poursuit une carrière d'acteur au cinéma, mais les deux garçons demeurent complices.Au début des années 90, le narrateur découvre que son ami fréquente une secte religieuse, Philadelphie, dirigée par sa mère. Malgré son aversion pour ce type de fanatisme religieux, Bruno conserve son amitié pour Xavier. C'est en juin 1995 que le délire mystique de la secte - et de la mère de Xavier - atteint son paroxysme. Cette dernière a fait une prophétie : le 30 juin 1995, le chanoine Ridofli ressuscitera et il désignera Xavier comme « l'élu » pour régner sur le monde. Bien sûr, rien de tout cela n'arrive, le monde chimérique de Xavier et de sa mère s'écroule. Premier coup dur pour Xavier de Ligonnès, qui commence à manquer d'argent. En mars 1996, le narrateur a un terrible accident de voiture qui le laisse tétraplégique. Xavier se rend à son chevet et lui apporte du réconfort. Ensuite Bruno répare doucement son corps, tandis que la famille Ligonnès s'agrandit, sans qu'aucune des sociétés créées par Xavier ne fonctionnent. Au tournant des années 2000, les problèmes financiers s'accumulent... Quand l'affaire éclate, Bruno de Stabenrath, en parallèle, mène sa propre enquête, en quête de vérité et de cet ami « présumé assassin » qu'il ne reconnaît plus mais qu'il croit toujours vivant.
Ce texte profondément original restitue les nuances de la personnalité complexe de Xavier de Ligonnès et donne des clés inédites pour mieux comprendre les rouages de cette affaire criminelle hors norme.
Les enfants sont rois - powieść francuskojęzyczna. Książka do nauki francuskiego dla miłośników języka i pasjonatów czytelnictwa.
« La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. “On dirait une enfant”, pensa la première, “elle ressemble à une poupée”, songea la seconde.
Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire. »
Poprzez historię dwóch kobiet o przeciwnych losach powieść “Les enfants sont rois” bada nadużycia epoki, w której żyje się tylko po to, by być widzianym. Od “années Loft” do lat 30. XXI wieku, naznaczonych koronacją mediów społecznościowych, Delphine de Vigan wykonuje skok do lodowatej wody, by przyjrzeć się światu, w którym wszystko jest wystawiane na pokaz i sprzedawane, łącznie ze szczęściem rodzinnym.
Je me suis redressée brusquement et une goutte de sueur s'est échappée derriere mon oreille. Elle a suivi un moment la ligne de ma mâchoire, a glissé le long de mon cou pour trouver son chemin entre mes seins. Aujourd'hui encore, je la sens, cette trace premiere qui m'a marquée jusqu'au creux de mon ventre. Je regardais en silence ce garçon qui se tenait devant moi et tout ce que je sentais, c'était cette goutte de sel qui me caressait l'oreille, la mâchoire, le cou, la peau tendue entre les seins pour mourir dans mon nombril. J'ai eu l'impression stupide et pourtant si agréable que c'était son doigt qui descendait lentement, lentement...»
Maya a dix-neuf ans. Elle vit a Blue Bay, un village bordé d'un côté par l'océan, de l'autre par un hôtel de luxe. Entre mer et soleil, images immaculées pour touristes et venelles crasseuses pour indigenes, elle poursuit l'amour.
Jean... Qu est-ce que tu dirais si j avais fait quelque chose de grave ? » J avoue que cette question ne m avait pas alarmé. Peut-etre a cause du ton détaché qu elle avait pris, comme on cite les paroles d une chanson ou les vers d un poeme. Et a cause de ce : « Jean... Qu est-ce que tu dirais... » c était justement un vers qui m était revenu a la mémoire : « ... Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? » « Qu est-ce que tu dirais si j avais tué quelqu un ? » J ai cru qu elle plaisantait ou qu elle m avait posé cette question a cause des romans policiers qu elle avait l habitude de lire. C était d ailleurs sa seule lecture. Peut-etre que dans l un de ces romans une femme posait la meme question a son fiancé. « Ce que je dirais ? Rien. » Melé de pres a une affaire criminelle au début des années 1960, Jean, le narrateur de L Herbe des nuits, tente de mettre au clair les circonstances qui l ont conduit a fréquenter la bande de L Unic Hôtel a Montparnasse et une certaine Dannie dont il était alors amoureux. En recoupant ses souvenirs avec les pieces d un dossier de la brigade des m urs, il rouvre une enquete classée sans suite, dont il est vraisemblablement le dernier témoin
«Trébuchant dans la paille et dans les détritus, je continuais à errer de wagon en wagon. Les portes ouvertes des compartiments oscillaient sans arrêt. Pas un seul voyageur. Enfin, je rencontrai un contrôleur dans son uniforme noir. Il s'enroulait un gros foulard autour du cou et emballait ses affaires, sa lanterne, son registre. "On arrive, monsieur !" dit-il après m'avoir regardé de ses yeux complètement décolorés. Le train ralentit peu à peu sans faire de bruit, comme si la vie le quittait lentement avec le dernier souffle de vapeur. Il s'arrêta ; l'endroit était vide et silencieux, sans le moindre édifice. En descendant, l'employé m'indiqua la direction du Sanatorium.»
Publiés trois ans après Les Boutiques de cannelle, les récits du Sanatorium au croque-mort convoquent à nouveau, dans une ambiance de sourde étrangeté, la figure emblématique du père, le thème obsessionnel des mannequins, le contraste, si spécifique à Bruno Schulz, entre beauté et pacotille.
En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu'elle. Une expérience qui la fit redevenir, l'espace de plusieurs mois, la "fille scandaleuse" de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.Ce texte est une clé pour lire l'oeuvre d'Annie Ernaux - son rapport au temps et à l'écriture.
Tous les livres que j'ai écrits ont été précédés d'une phase, souvent très longue, de réflexions et d'interrogations, d'incertitudes et de directions abandonnées.À partir de 1982, j'ai pris l'habitude de noter ce travail d'exploration sur des feuilles, avec des dates, et j'ai continué de le faire jusqu'à présent. C'est un journal de peine, de perpétuelle irrésolution entre des projets, entre des désirs. Une sorte d'atelier sans lumière et sans issue, dans lequel je tourne en rond à la recherche des outils, et des seuls, qui conviennent au livre que j'entrevois, au loin, dans la clarté.A. E.Parallèlement à ses romans, Annie Ernaux tient un journal d'avant-écriture ; une sorte de livre de fouilles, rédigé année après année, qui offre une incursion rare de "l'autre côté" de l'oeuvre.Plongé au coeur même de l'acte d'écrire, le lecteur devient témoin du long dialogue de l'autrice avec elle-même : la pensée taillée au couteau, des idées en vrac, des infinitifs en mouvement ; des associations de mots, de morceaux de temps, et de confidences.Pour la réédition de L'atelier noir, Annie Ernaux a souhaité augmenter l'ouvrage de pages inédites de son journal de Mémoire de fille.
"Garcin : - Le bronze... (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je com prends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses.
(Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres."
"J'importe dans la littérature quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde qui a été complètement le mien jusqu'à dix-huit ans, un monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel. J'ai l'impression que l'écriture est ce que je peux faire de mieux, dans mon cas, dans ma situation de transfuge, comme acte politique et comme "don". C'est la première fois qu'Annie Ernaux publie un livre d'entretiens. Avec Frédéric-Yves Jeannet, elle parle de sa venue à l'écriture, de sa manière de travailler, de ses raisons d'écrire. Cette édition est augmentée d'une postface inédite d'Annie Ernaux.
Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon entendre par hasard La javanaise, J'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse.
Annie Ernaux
'Ça suffit d'être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence... Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n'y a que moi.' Un roman âpre, pulpeux, celui d'une déchirure sociale, par l'auteur de La place.
Une pension de famille entourée d'arbres, non loin de Varsovie. C'est dans ce lieu que le narrateur a passé ses premières vacances, jadis, avec grand-mère Bronka. Quand il y retourne bien des années plus tard, les souvenirs affluent dès qu'il franchit la grille. Le lieu semble flotter hors du temps, habité autant par le passé que par le présent. Quand une des pensionnaires, la vieille Tecia, lui confie des boîtes à chaussures emplies de lettres, de cartes postales et de photos, le narrateur se met à reconstituer des pans entiers d'un monde disparu.
Alors, en quinze chapitres, le roman nous invite à un voyage dans le temps : la grand-mère Bronka n'est plus de ce monde, mais d'anciens pensionnaires comme Tecia et Mala - qui se chamaillent sans cesse - accueillent le narrateur avec bienveillance. Il y a aussi Stefa, qui lui avait appris à dessiner avec des pommes de pin, le docteur Kahn et ses dragées, Leon qui a perdu toutes ses dents en Sibérie, et Abram qui a décidé de rester malgré la mort de tous les siens...
Peuplé par des personnages singuliers, drôles ou tragiques, et soutenu par une langue chatoyante, le roman se lit comme l'élégie d'un monde englouti. Mais Pension de famille nous offre aussi un puissant témoignage de la troisième génération après la Shoah, et un livre bouleversant sur la transmission d'une mémoire.
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